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Spectacle Migraaaants par la Compagnie à l’Affût

Samedi 11 février de 16h à 17h, dans le cadre du projet Regards et Frontières porté par les structures culturelles de l’Essonne, la Médiathèque Raymond Queneau a accueilli une forme condensée du spectacle Migraaaants, adapté du texte de Matéi Visniec et mis en scène par Robin Francier.

Ils viennent par milliers des quatre coins du globe, fuyant des situations tragiques, bravant le danger, la faim et la mer. On les appelle migrants, réfugiés, sans papiers, clandestins, exilés…  
Mais par où sont-ils passés ? Comment sont-ils arrivés ici ? Et si un jour, c’était vous qui deviez fuir ? 
À travers une forme inédite et immersive du spectacle Migraaaants, la compagnie à l’affût vous propose de vous mettre dans la peau d’un de ses migrants, de suivre et d’entendre le discours de ceux qui représentent souvent pour eux une source d’" espoir ". Qu’ils soient malveillants, manipulateurs, pragmatiques, justes, ou altruistes, venez découvrir les paroles de ceux qui font passer, de ceux qui risque tout et font tout risquer à ceux qui cherche une meilleure vie. 
Ce spectacle aborde de plein fouet la crise migratoire. Une succession de scènes courtes présente les différentes facettes de cette crise humanitaire, nous promenant ainsi des passeurs qui veulent « délester » un bateau dangereusement surchargé de 13 clandestins à une île de l’union européenne où un enfant exilé appelle, sous la menace, sa famille restée au pays, pour demander davantage d’argent.
Quelques scènes satiriques rappellent que ce drame humain est aussi un business, dont certains profitent sans scrupules, de tous les côtés de la frontière.
Nous remercions la Compagnie à l’Affût et ses comédiens, et Robin Francier pour leur prestation.

AVIS DES SPECTATEURS :

« J'ai trouvé le spectacle très intéressant et immersif. Il donne à voir des points de vue peu communs, celui du passeur, du recruteur d'enfant. L'alternance entre la tension de l'attente de montée sur le bateau, des passages pour enrôler les enfants de parents désespérés sont saisissants. Le texte et le jeu des acteurs sont forts. Les bruits aussi détournés comme des cœurs en musique qui racontent des parcours, rajoutent une émotion encore plus forte du fait du décalage entre la musique et l'horreur parfois des propos. La pièce rend son humanité à ce sujet, montre sa complexité. J'ai été happé du début à la fin et elle m'a bousculé dans cette façon de montrer que le migrant n'est qu'un pion qui dépend de l’autre, elle explique bien le mirage aussi de ces migrations et le destin pas souvent enviable qui les attend. J'ai aimé l'absence de manichéisme et le fait de nous interpeller en permanence, de nous faire bouger ou écouter, la mise en scène était forte et accentue le propos. Un spectacle percutant à voir pour réfléchir et mieux comprendre cette réalité. Un spectacle qu'on écoute et qu'on ressent et qui fait battre le cœur. » Nathalie

« Le spectacle qui nous était proposé à la médiathèque de Juvisy clôturait le cycle de ce qui nous avait été proposé (expo, ciné-conférence, documentaire) autour du thème frontière, exil, migration. J'ai d'abord été interpellée par l'accueil : nous faire patienter avant d'entrer, un peu comme si la place à l'intérieur était comptée et nous diriger d'une voix autoritaire, l'un après l'autre (chut, en silence), vers un espace bien exigu, dans un coin où 3 ou 4 sièges étaient disposés quand nous étions 7 ou 8... puis nous diriger vers l'espace de l'expo des dessins du roman graphique "L'Odyssée d'Hakim" avec les mots d'ordre "chut", "silence", "faites vite" ! Il m'a fallu un peu de temps pour comprendre que le spectacle était déjà commencé et que les personnes à sac à dos qui nous encadraient en étaient les acteurs.
Il nous a été ensuite donné à voir, à entendre, quelques personnages hélas bien réels, trop réels, qui nous mettaient face à l'absurdité de situations qu'ont à subir les personnes qui fuient leur pays, nous plongeaient dans les noirceurs du comportement humain du passeur, nous dessinaient des caricatures des personnes dont dépendent les vies de ceux qui fuient, de ceux qui montent sur les bateaux... Les migraaaants on ne les voit pas, ne les entend pas et néanmoins leur présence et leur détresse nous envahissent et j'aurais eu grand besoin de pouvoir, un instant, apercevoir un petit éclat d'espoir, à partager peut-être avec l'un des migrants que nous rencontrons. » Nicole



Écrit par Jean-Michel Audrain

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